LE CHANTIER EUROPEEN

DE LA

TELEVISION HAUTE DEFINITION  

LES APPROCHES JAPONAISE ET AMERICAINE DE LA TVHD

 

 4.1 Le Japon

 

4.1.1 Historique

 Les recherches sur la télévision à haute définition ont commencé dès la fin des années soixante dans les laboratoires de Sony, aidé de la chaîne NHK. Le but d'une poignée d'ingénieurs, qui passaient pour des originaux aux yeux de leurs homologues, était de rivaliser avec la qualité du film de cinéma. Les travaux se déroulent discrètement.

 En 1981, c'est la présentation du prototype d'un nouveau téléviseur sur lequel on ne distingue plus les lignes et qui affiche des détails d'une finesse jamais vue. Le produit est séduisant, les Japonais pavoisent. Le problème est comme on l'a vu que le système employé, le MUSE, est incompatible avec les matériels utilisés dans le monde entier.

 Puis, c'est l'épisode de Dubrovnik et la naissance du défi européen.

 Le développement de la TVHD japonaise a été une affaire de collaboration entre les secteurs privé et public. Les principaux soutiens publics sont venus de NHK, le MITI et le Ministère des Postes et Télécommunications. Cette approche a permis de répartir les efforts en matière de recherche et développement avant qu'une compétition ne s'engage au niveau mondial, et déboucha sur la diffusion de programmes quotidiens en HD (voir ci-dessous) pour lesquels le concours de NHK est précieux.

 Cependant l'impact de la TVHD japonaise aurait pu être sensiblement plus important sans les rivalités existant entre le MITI et le Ministère des Postes et Télécommunications.

Une certaine hostilité entre NHK et des radiodiffuseurs privés amplifia le phénomène. Des accords ont toutefois été trouvés avec certains d'entre eux.

La démarche consista, comme l'Europe le fera par la suite, à imposer des décisions plutôt que de rechercher un consensus ou d'organiser une compétition ouverte entre groupes de travail. Les décisions imposées par l'Administration ne faisaient souvent que reprendre les arguments développés devant elle par des techniciens du "pool de recherche officiel". L'importance des réseaux terrestres de distribution (voie hertzienne) dans l'économie du secteur télévisé ou comme équipement de base des foyers a été négligée.

 Cependant, le Japon fut un précurseur et la technique employée considérée comme la seule envisageable pour la TVHD. L'industrie japonaise a ainsi vécu une expérience capitale et en a tiré des enseignements précieux pour la suite des travaux en la matière. Comme en Europe ou aux Etats-Unis, le Japon joue actuellement la carte du tout numérique.

 Là où l'expérience japonaise en matière de télévision haute définition est indiscutable, c'est en matière de diffusion régulière de programmes en haute définition, selon la norme japonaise MUSE, par NHK.

 

 

4.1.2 L'expérience de la chaîne publique NHK

 Au Japon, où la Haute Définition est connue sous le nom de Hi-Vision, un programme quotidien en haute définition de huit heures est diffusé par satellite à l'attention des foyers équipés d'une antenne de réception satellitaire de petite taille.

 Ce service est géré par la Hi-Vision Promotion Association (HPA), consortium qui regroupe, entre autres, le télédiffuseur public NHK, des diffuseurs commerciaux et des sociétés privées travaillant dans le secteur audiovisuel.

 La moitié de ces programmes HD est produite par NHK, qui, en dehors de cette activité, gère quatre chaînes traditionnelles, deux diffusées par réseau hertzien terrestre et deux par satellites. Les autres programmes sont produits par des organisations privées.

 Entre 1989 et 1991 une heure de diffusion quotidienne en haute définition avait permis de sensibiliser le public à ce type de définition. En novembre 1991, il apparut à la chaîne publique que le moment était venu de proposer un programme plus complet. Ce qui fut fait avec les huit heures chaque jour.

 

Les programmes TVHD et les téléspectateurs:

 Parmi les programmes proposés on trouve du sport pour majeure partie (40%), comme la retransmission des Jeux Olympiques d'hiver et d'été 1992. Viennent ensuite des documentaires pour 25%, de la musique pour 20% et d'autres productions dont des dramatiques pour les 15% restants.

 En mars 1993, environ 11.000 personnes recevaient la TVHD japonaise, norme MUSE. Cependant, on dénombrait 110.000 autres téléspectateurs recevant ces programmes à l'aide de convertisseurs MUSE-NTSC. A l'aide de ces appareils, le signal MUSE est converti en un signal de qualité NTSC mais de format 16/9. Ces transcodeurs, relativement bon marché, furent commercialisés en mars 1992 et augmentèrent l'audience des programmes HD de façon importante, bien qu'il n'existe qu'une seule chaîne Hi-Vision.

 En mai 1993, le disque laser vidéo haute définition à usage grand public a été mis sur le marché au prix moyen de 25.000 francs (600.000 yens). Ces disques double-face possèdent une durée d'environ deux heures. La disponibilité d'images de qualité pour le grand public facilite dès à présent la sensibilisation des téléspectateurs à ces nouvelles techniques et développe leur envie de les découvrir. Cela semble préparer le terrain à la future diffusion de TVHD à grande envergure.

 

Développement de la diffusion haute définition:

 A ce jour, 34 millions de foyers reçoivent les chaînes NHK conventionnelles via le réseau hertzien et environ 7 millions reçoivent les programmes par satellites. Pour information, la chaîne privée par satellite JSB, qui diffuse essentiellement des films, compte 1,2 million de foyers abonnés.

 A l'automne 1992, NHK et l'Institut de recherches Nomura ont effectué un sondage sur la diffusion future probable en TVHD. Selon cette enquête, on comptera 1 à 1,2 million de foyers équipés pour la réception en haute définition à l'horizon 1997 et 5 à 7,4 millions à la fin de l'an 2000.

 Jusqu'à un passé récent, la plupart des enquêtes sur la TVHD mettaient l'accent sur le prix des récepteurs. Il était entendu que si le matériel était suffisamment bon marché, le développement de la TVHD semblait assuré. Maintenant, bien que les prix diminuent davantage que prévu, il apparaît que le succès de la télévision haute définition passe avant tout par l'offre de programmes en quantité et de qualité. Le nombre de chaînes ainsi que le nombre d'heures diffusées en Hi-Vision est un point crucial dans la décision d'équipement des ménages. On peut envisager que le Japon perde de l'argent au début sur le matériel mais en gagne sur les programmes (comme, en France, lors du lancement du Minitel, où les P&T firent un "sacrifice" sur les terminaux pour équiper gratuitement les abonnés mais se finançaient sur les services).

 

Groupe d'étude de la diffusion en TVHD:

 Il y a actuellement au Japon quatre chaînes de télévision par satellite (trois NTSC et une haute définition). Après le lancement d'un nouveau satellite (le BS-4) en 1997, ce nombre sera porté à huit. L'attribution des canaux sera décidée par le Ministère de Postes et Télécommunications.

 

Il existe un Conseil de surveillance de la radiodiffusion que le ministre des Postes et Télécommunications consulte régulièrement. Depuis le dernier trimestre 1992, ce conseil s'est penché sur les problèmes relatifs à ce nouveau satellite. Des nombreuses séances de travail de cet organe est sorti un rapport représentatif du consensus régnant entre les parties intéressées au sujet de la TVHD au Japon. Parmi les idées principales de ce rapport, on peut noter les points suivants:

1: "Une haute qualité d'image et de son" : c'est ce vers quoi doivent tendre les travaux des chercheurs dans ce domaine. La TVHD est présentée comme la télévision de la nouvelle génération.

 2: La diffusion par satellite dans une bande large de 27 MHz. a des atouts indéniable pour la diffusion régulière de TVHD.

3: Tout doit être fait pour exploiter le satellite à venir intégralement en haute définition le plus vite possible.

 De son côté, NHK a publié en février 1993 un document intitulé "La télévision pour le 21ème. siècle et ses challenges: le future réseau NHK.". Dans ce communiqué, la chaîne publique entend, pour les années à venir, n'exploiter par satellite que des programmes Hi-Vision.

 Déjà, l'opérateur japonais a commencé, en partie dans son document de février 1993, à édicter un certain nombre de règles concernant "l'éthique et le contenu de programmes d'un opérateur en haute définition et multi-média". Il continuera à diffuser le service actuel par satellite pour résorber les "zones d'ombre" (partie du territoire où la diffusion des émissions par voie terrestre est perturbée par l'environnement).

 Le développement de la diffusion par satellite est aussi un objectif pour les cinq réseaux de télévision commerciale. Leur montée sur le satellite est planifiée pour 1997, au plus tôt, comme indiqué dans les accords qu'ils ont signés en mars 1993. Il est prévu d'augmenter progressivement la part haute définition de ces émissions pour atteindre un service après quelques années d'exploitation du satellite BS-4.

 

Progrès à venir dans le matériel et les programmes:

 Le récepteur haute définition vendu actuellement pour recevoir les signaux MUSE coûte environ 41.000 francs (900.000 yens). En 1991, avant le commencement des services quotidiens en haute définition, le prix de l'appareil était d'environ 181.000 francs (4 millions de yens). Après seulement six mois de programmes quotidiens, le prix avait été réduit d'un quart. Par ailleurs, un transcodeur MUSE-NTSC peut s'acquérir pour 4.600 francs (100.000 yens).

 D'après ces éléments, les responsables japonais pensent que le prix des équipements de réception du système MUSE et des transcodeurs devrait baisser rapidement. Il a aussi été démontré, à leurs yeux, que si la demande est suffisamment importante, il est possible de fabriquer et de rendre accessible des transcodeurs pour des normes à priori incompatibles, plutôt que travailler sur les standards eux-mêmes.

 En ce qui concerne l'équipement de production, les choses ont également évolué. Il y a quelques années le matériel était encombrant, lourd et onéreux. Non seulement les prix et la taille ont diminués mais une nouvelle façon de travailler a contribué à diminuer les coûts de la production haute définition. C'est la "simul-production" ou production simultanée. Cela consiste à utiliser du matériel HD tant pour les productions NTSC que pour les programmes "High Vision"; cela permet de constituer des stocks adaptés aux plus grandes exigences et n'entraîne qu'un surcoût de 20 à 30% pour les parties haute définition.

Cela est dû au fait que le matériel de prise de vues ne représente pas la majeure partie d'un budget de production. Les plus grandes sources de dépenses sont la conception de calendriers, les locations de studio, l'éclairage, la sonorisation, les compositions musicales et les frais de dépôt des copyrights. On peut aussi ajouter les frais des diffuseurs: salaires, administration, construction de bâtiments et les coûts relatifs à l'émission de programmes.

 C'est aussi en multipliant les partenaires financiers dans les réalisations que la part de chacun va en diminuant.

 Ce qui ressort également de l'expérience NHK est que le téléspectateur regarde un programme complet, et pas seulement une excellente image. Cependant, si le même programme est à la fois diffusé en NTSC et en High Vision, les téléspectateurs le regarderont en haute définition. L'habitude de regarder en HD se développant, la qualité de l'image conventionnelle sera de plus en plus considérée comme insuffisante.

 

Le développement du tout numérique au Japon:

 Le système MUSE est hybride car il combine une gestion totalement numérique de l'image et du son pendant la phase en studio et une phase analogique dans la transmission du signal image. Le traitement du signal à l'intérieur du décodeur est également entièrement numérique.

 A partir de ce procédé, les ingénieurs japonais étudient une technique de transmission numérique. Le satellite est le moyen de transmission qui retient l'attention.

 Lorsque les Japonais pensent "procédés tout numérique", ils pensent "ISDB" - Integrated Services Digital Broadcast. Cela englobe la TVHD numérique et des services interactifs gérés grâce à un environnement informatique et des liaisons téléphoniques numériques. Exemple de tels services, la "N.V.O.D." (voir la deuxième partie sur l'offre télévisée).

 Selon les Japonais, de tels services ne seront pas utilisés avant 2007, année de l'entrée en application d'une décision de l'U.I.T. de 1992 décidant la création de la bande des 21 giga hertz pour la diffusion satellitaire (bande actuelle: 12GHz.). Selon NHK, il faut aussi attendre une unification mondiale des techniques numériques "gravitant" autour de l'image et du son.

 Le Japon commencera ses essais de transmissions digitales dans cette bande en 1996, après le lancement du satellite COMETS. Le MUSE sera utilisé par NHK jusqu'en 2017 et le ISDB, à partir de 2010.

 Parallèlement, la chaîne nippone reconnaît au câble un grand potentiel pour favoriser le développement des services ISDB. Cependant, le réseau japonais est peu étendu (20% de foyers câblés contre 63% aux Etats-Unis); des investissements lourds sont donc à envisager. Comme la fibre optique est le meilleur support pour la transmission souterraine des signaux digitaux (elle permet un débit d'information plus important) la réalisation du réseau dans un câble de cette nature augmente le coût de l'équipement . La diffusion terrestre semble toujours négligée par les plans japonais.

 

 

4.2 Les Etats-Unis:

 

4.2.1 Historique

 Les Américains ont commencé à s'intéresser à la TVHD en 1981. Cette année-là, à San Francisco la NHK faisait la première démonstration de son système haute définition en dehors de ses laboratoires. A cette époque, Sony avait réussi à convaincre CBS de faire du lobbying pour la norme japonaise à Hollywood.

 En 1983, le Joint Committee on Inter-Society Coordination (JCIC), qui coordonne les travaux effectués sur les normes, décide de créer un groupe de travail sur la TVHD, L'Advanced Television System Comittee (ATSC). Ce comité est composé de diffuseurs de représentants de l'industrie du câble, d'opérateurs de satellites, d'industriels et de représentants de l'industrie du cinéma. Il a pour but de coordonner les recherches en matière de normes pour la télévision améliorée.

 A la même époque, la Federal Communication Commission (FCC), qui gère les fréquence sur le territoire américain, suite aux pressions des diffuseurs hertziens terrestres pour la prise en compte dans l'attribution des fréquences du développement futur de la TVHD, met en place un groupe de travail, the Advisory Committee on Advanced Television (ACATS). Ce groupe fait dès l'origine le choix de développer la TVHD pour une diffusion hertzienne, contrairement au Japon ou à l'Europe qui pensent satellite et câble.

  

En 1990, les Américains bloquent toute décision sur la TVHD lors de la réunion du CCIR à Atlanta. Comme les Européens à Dubrovnik, les Américains ont besoin de gagner du temps pour développer leur propre système haute définition. Ils rejettent alors l'idée de normes figées une bonne fois pour toutes et préfèrent parler de systèmes ouverts où plusieurs normes pourraient coexister.

Cette année-là, les Etats-Unis ont abandonné l'examen approfondi de système de télévision améliorée (l'Europe, elle, a développé le D2-MAC).

 C'est également à cette époque que les informaticiens se rapprochent des industriels présents dans l'électronique grand public, des producteurs et des diffuseurs pour développer un système haute définition meilleur que celui des Japonais et des Européens: Une télévision haute définition numérique d'un bout à l'autre de la chaîne de l'image et du son.

 En 1991, la FCC a lancé un appel à candidature pour une série de tests techniques destinés à faire émerger la norme de la future télévision haute définition. Cinq consortiums ont répondu. Parmi eux, quatre ont proposé une solution intégralement numérique. Il y avait le Narrow MUSE de NHK (hybride), le DigiCipher de General Instrument (numérique), le système Digital Spectrum Compatible HDTV de AT&T et Zenith, le procédé Advanced Digital HDTV de Thomson, Philips, Sarnoff Labs et NBC et le Channel Compatible DigiCipher de General Instrument et du Massachusetts Institute of Technology.

 La FCC a l'intention de sélectionner une norme de télévision haute définition pour la radiodiffusion simultanée qui soit compatible avec la planification actuelle entièrement numérique de canaux à 6 MHz. (largeur d'un canal classique) tout en adoptant de nouveaux principes de conception indépendants de la technologie NTSC.

 Les Etats-Unis ont un objectif, une TVHD intégralement numérique retransmise par voie de terre. Ils ont une date, 1993.

 La Commission Fédérale est sur le point d'achever les règles et principes qui régiront la radiodiffusion TVHD par voie de terre. Au cours du second semestre 1993, la FCC prendra les dernières mesures relatives à la norme de diffusion, notamment en ce qui concerne le choix du système, le plan de découpage du spectre et le plan d'attribution des canaux.

 Le président de la FCC, M. Sikes, tient à ce qu'un choix soit fait cette année.

 La stratégie américaine pour la mise en place d'un service de télévision nouveau repose sur la transmission directe chez le téléspectateur et cette optique sauvegardera le caractère typiquement local de la radiodiffusion américaine.

 Sur la base du plan de fréquences, les radiodiffuseurs actuels auront la priorité lors du choix des nouveaux canaux haute définition, même si d'aucun considère qu'il s'agit d'une <<grande braderie aux radiodiffuseurs>>. Néanmoins, le dépôt d'une demande de licence et la construction des installations d'émissions seront limitées dans le temps. Les radiodiffuseurs qui hésiteront à se lancer n'auront peut-être pas de deuxième chance puisque les canaux futurs seront mis à la disposition d'autres utilisateurs potentiels.

 La FCC ayant l'intention de passer de la radiodiffusion à un service intégralement TVHD et de demander à tous les radiodiffuseurs de céder l'un de leurs deux canaux et d'abandonner le service NTSC, on ne sait pas ce qu'il adviendra des stations qui ne demanderont ni ne construiront un deuxième canal pour la haute définition.

 

4.2.2 Le stock d'images constitué au fil des ans:

 Le passage définitif à la TVHD intégrale dépendra en dernière instance de la pénétration des récepteurs HD dans les foyers américains, laquelle dépendra à son tour du prix de ceux-ci et de leur présence sur le marché. Mais la demande dépendra surtout de l'offre de programmes car le public regarde des programmes, pas une technologie.

 Quand la télévision couleurs a fait son apparition aux Etats-Unis, en 1955, les prix des récepteurs était élevé et leur pénétration faible. Sept ans plus tard, le prix des téléviseurs avait diminué de moitié sans que la pénétration n'ait suivi. Ce n'est qu'en 1964 que les ventes de téléviseurs couleurs ont fait un bond spectaculaire, c'est-à-dire lorsque les trois réseaux commerciaux de télévision ont commencé à diffuser en couleurs, le soir à l'heure de grande écoute.

 Ici encore, dans le domaine de la TVHD, la situation américaine ne ressemble à aucune autre. Cela fait trente ans que, sur les trois réseaux commerciaux américains, les programmes de télévision des heures de grande écoute sont produits en haute définition. En réalité, 70% environ de ces programmes ont été et sont encore produits en haute définition, c'est-à-dire sur film cinéma 35mm.

Ainsi, bien qu'aucune image ne soit arrivée chez le téléspectateur en haute définition, la production américaine de films de fiction s'est toujours faite en haute définition.

 Grâce à cet énorme fonds, l'industrie hollywoodienne du film alimente 85% des exportations mondiales de programmes de cinéma et de télévision, pour la radiodiffusion ou les vidéocassettes / vidéodisques.

 L'expérience américaine est unique. Dans la plupart des pays, le film 35mm est synonyme de cinéma; aux Etats-Unis, il est essentiellement synonyme de télévision. Actuellement, on produit près de 800 heures par an pour le cinéma et 7300 pour la télévision.

 Cet effort de production est immense. Il faut 36.000 jours de production et plus de 200 plateaux pour la production que Hollywood destine chaque année à l'industrie de la radiodiffusion et de la vidéo.

 Contrairement à d'autres régions qui doivent investir lourdement en moyen de production électronique pour se lancer dans la haute définition, les réseaux américains peuvent donc décider, du jour au lendemain, de convertir jusqu'à 70% de leur programmation des heures de grande écoute tournée en 35mm puisque les frais additionnels sont nuls ou dérisoires.

 Les studios ne devront pas faire l'objet d'une conversion initiale coûteuse et les programmes seront tournés avec les mêmes matériels.

 Ainsi, ce potentiel de programmation TVHD permettra certainement d'accélérer les ventes de récepteurs haute définition et à en augmenter le taux de pénétration. Les Japonais ont aussi quelques ressources en matière de programmation puisqu'ils possèdent les studios Universal et Columbia.

 

Pour terminer, et compte tenu de tout ce qui précède, examinons les points sur lesquels il faudra veiller, à l'avenir, en matière de télévision haute définition européenne.

 

Suite : Avenir de la TVHD en Europe (rédaction Juillet-septembre 1993, Rappel NDL'A)

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